top of page
  • Habib Diab

Philippe Hiquily : L'étreinte du métal

Au cœur de l'œuvre de l'artiste Philippe Hiquily, émerge avec une évidence éclatante la célébration de l'érotisme, Elle s'érige comme une véritable déclaration artistique.

La présence de la sexualité transparaît dès les premiers instants de son travail quotidien. Elle se dévoile dans cette lutte intense pour façonner le métal, pour en avoir une compréhension approfondie et saisir la nature intrinsèque de la sculpture sur métal directe.


Pour Hiquily, le métal lui-même devient un support sur laquelle il projette des métaphores sexuelles. L'acier et le fer incarnent une "virilité" plus prononcée que le laiton. Le métal, rebelle et indomptable, exige d'être "amadoué", et lorsque les laitons brillent, l'artiste évoque le sentiment délicat de "caresser une femme".


Meei-Meei

Laiton

Pièce unique

Hauteur : 70 cm, Largeur : 45 cm

Collection particulière


Hiquily explore la représentation de la femme d'une manière à la fois sublime et provocante. Chaque mouvement, chaque interaction devient une danse sensuelle, une exploration tactile où le métal et l'artiste se fondent dans une symbiose.


Hiquily dévoile sans détour son lien intime avec ses créations artistiques : "Quand je fais une pièce, je l'ai toujours dans la main, je l'ai appuyée sur le ventre, je subis sa chaleur, ses vibrations, sa résistance, je me brûle quelquefois. Il y a contact. Il y a accouplement." Ces mots révèlent une connexion charnelle entre l'artiste et le matériau, une fusion où chaque création devient une expression de l'intimité, une union artistique et une extension quasi-organique de son être créatif.



Célébrant la sensualité féminine, la femme Hiquilyenne est émancipée, libre et autonome. Elle devient témoin de son époque d'émancipation sexuelle.

L'une des œuvres emblématiques d'Hiquily, "La Motocyclette," exposée au Salon de mai en 1964 et acquise plus tard par le musée d'Art moderne de Paris, incarne cette vision.


La Motocyclette, 1964

Fer et motocyclette

Hauteur : 200 cm, Largeur : 200 cm, Profondeur : 50 cm

Collection Fonds national d'art contemporain (FNAC)


Quand Hiquily donne un pendant à L'Homme qui Marche, il nous offre une Femme qui marche tout en volupté, fonctionnant avec un moteur discret dissimulé dans le socle.


A gauche : L'Homme qui marche, 1958

Mobile en fer et tourne-broche du XVIIIème siècle

Hauteur : 215 cm

Collection particulière

A droite : La Femme qui marche, 1990

Laiton poli, flexible et moteur

Hauteur : 128 Largeur : 77,50 Profondeur : 42 cm

Collection particulière


Son travail va au-delà de l'esthétique, ouvrant une fenêtre sur ce qu'Alain Jouffroy appelait la "réalité érotique" qui n'est pas seulement une exploration artistique intégrant des ready-mades, mais aussi une célébration de l'émancipation sexuelle.

bottom of page